Le traitement des Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) en 2018 en Occitanie
Présentation de l’enquête « Installations de Traitement des Ordures Ménagères » (ITOM), qui alimente l’outil national SINOE© de l’ADEME
Objectif
Cette enquête a pour objectif d’interroger, sur le territoire de l'Occitanie, les installations de tri, de pré-traitement et de traitement de déchets afin de référencer les données administratives et techniques des unités (localisation, capacités règlementaires, fonctionnement et équipements du site, etc), connaître la typologie et les quantités des déchets entrants et sortants et, pour les installations concernées, les données de valorisation énergétique.
Champ de l’enquête
Cette enquête porte sur les installations de tri, de pré-traitement et de traitement situées en Occitanie et qui ont, dans leurs entrants, des Déchets Ménagers et Assimilés (DMA). Sont également inclus dans le champ de l’enquête certains centres de tri des Déchets d’Activités Economiques (DAE).
En 2018, 183 installations ont ainsi été enquêtées :
- 23 Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND)
- 7 Incinérateurs de Déchets Non Dangereux, dont 4 permettant d’incinérer les Déchets de Soins A Risques Infectieux (DASRI)
- 3 plateformes permettant la maturation, avant valorisation, des mâchefers produits par les incinérateurs
- 26 centres de tri permettant le tri de la collecte sélective des ménages (hors verre)
- 40 centres de tri permettant le tri des encombrants ménagers et DAE
- 73 plateformes de compostage, dont 4 possédant un système dit de « Tri-Mécano-Biologique (TMB) » sur les Ordures Ménagères Résiduelles (OMr), permettant d’extraire et valoriser une partie des déchets fermentescibles contenus dans les OMr
- 3 unités de méthanisation, dont 1 possédant un TMB et pouvant donc accepter, en entrant, des OMr
- 3 unités de co-incinération (cimenteries)
- 5 ISDND en post-exploitation, c’est-à-dire qui n’acceptent plus de déchets mais continuent, notamment, à produire du biogaz.
Le taux de retour à cette enquête est de 78%, il varie significativement en fonction du type d’installations.
- 100% de retour pour les ISDND, les incinérateurs et les plateformes de maturations de mâchefers,
- 88% pour les centres de tri de collecte sélective,
- 87% pour les plateformes de compostage,
- 53% pour les centres de tri « hors » ceux de collecte sélective.
Pour en savoir plus sur les Outils et méthodes utilisés dans SINOE www.sinoe.org/toutsavoir
Cartes de localisation des installations de traitement des Ordures Ménagères d'Occitanie
Carte de localisation des installations de tri, pré-traitement et traitement enquêtées pour « ITOM 2018 » (hors unités de co-incinération, plateformes de maturation de mâchefers et ISDND en post-exploitation) :
Cartes de localisation des installations, par type de déchets (déchets résiduels, centres de tri et plateformes de compostage) :
Carte de localisation des installations de déchets résiduels
Carte de localisation des installations de tri de déchets
Carte de localisation des installations de compostage
ANALYSE GLOBALE REGIONALE, TOUTES INSTALLATIONS CONFONDUES
Au global, en 2018, 4 567 kt de déchets ont été triées, pré-traitées ou traitées sur les installations occitanes enquêtées dans le cadre de l’enquête « ITOM ».
A noter que certains déchets peuvent faire l’objet de doubles-comptes.
Par exemple, les refus de la collecte sélective sont comptés à la fois à l’entrée des centres de tri et à l’entrée des installations de traitement (ISDND ou incinérateurs).
Il en est de même pour une partie des ordures ménagères résiduelles qui font l’objet d’un pré-traitement par TMB et qui sont ensuite acheminées vers les installations de traitement.
Ces doubles-comptes représenteraient environ 470 kt, bien que cela ne reste qu’indicatif : les ordures ménagères n’ont, par exemple, pas le même poids à l’entrée de l’unité de pré-traitement et à l’entrée de l’installation de traitement finale (du fait, notamment, des pertes en eau).
Le délestage de déchets, lors des arrêts techniques, programmés ou imprévus, des incinérateurs vers un autre exutoire de traitement fait également double-compte. Cela représente, en 2018, environ 20 kt.
Les déchets triés, pré-traités ou traités sur les installations enquêtées proviennent, en majorité (à 66%), des ménages et des collectivités (y compris les petites entreprises, utilisant le service public pour la collecte de leurs déchets et dont les déchets sont considérés comme des « assimilés » aux déchets ménagers).
Cela s’explique, d’une part, par le fait que les plateformes de compostage et les unités de méthanisation n’acceptant pas les DMA sont hors du champ d’enquête et, d’autre part, par le fait que le taux de retour pour les centres de tri « hors collecte sélective », c’est-à-dire ceux triant les encombrants ménagers et les DAE, est peu élevé. Les DAE valorisables ne sont, ainsi, pas tracés de manière exhaustive dans cette enquête.
Les déchets produits par les entreprises représentent donc, en 2018, 22% des entrants. Les 12% restants sont des déchets qui sont passés par une autre installation de tri, pré-traitement ou traitement avant d’atteindre leur exutoire final. Cette répartition reste stable au fil des années.
Les déchets entrants sur les installations enquêtées sont, en majorité, des ordures ménagères résiduelles : 1 735 kt soit 39% du total entrant.
On recense, également :
- 564 kt, soit 13%, de DAE collectés en mélange,
- 523 kt, soit 11%, de résidus de traitement (refus de tri, refus de compostage, mâchefers, etc),
- 462 kt, soit 10%, de « matériaux recyclables » pré-triés (bois, plastiques, papiers et cartons, verre, métaux et textiles),
- 460 kt, soit 10%, de déchets organiques hors boues de STEP (déchets verts, déchets alimentaires et huiles végétales),
- 351 kt, soit 8%, d’encombrants ménagers collectés en déchèteries (y compris les DEEE et le mobilier collectés dans des bennes séparées),
- 216 kt de boues (boues de STEP et boues industrielles),
- 113 kt de déchets inertes.
Cette répartition par type de déchets reste stable au fil des années, y compris à l’échelle départementale et ce, alors même que la quantité de déchets produite est en constante augmentation. Les variations significatives que l’on peut observer sont liées à des fermetures ou ouvertures d’installations.
Les déchets traités en Occitanie font, majoritairement, l'objet d'un stockage en ISDND : cela concerne, en 2018, 1 684 kt (soit 38% du total entrant sur les installations enquêtées).
- 23%, soit 1 007 kt, ont été orientées vers un des 7 incinérateurs de la région Occitanie,
- 19% des déchets, soit 826 kt, passent par un centre de tri et
- 13%, soit 646 kt, ont fait l'objet d'une valorisation organique, enfin,
- 7% soit 301 kt, sont passées par une installation de pré-traitement avec « tri-mécano-biologique ».
Par rapport aux précédentes enquêtes, cette répartition des modes de tri/traitement est stable et ne fluctue, significativement qu’en fonction des fermetures (temporaire ou définitive) ou ouvertures d’installations.
En ce qui concerne les Ordures Ménagères Résiduelles (OMr) uniquement :
- 47%, soit 807 kt sont traitées par incinération,
- 38%, soit 658 kt, sont stockées en ISDND,
- 15%, soit 265 kt, font l’objet d’un pré-traitement par « tri mécano-biologique » (TMB).
Une partie de ces OMr peut, ainsi, faire l’objet d’une valorisation (cela concerne soit les déchets recyclables extraits des OMr lors du passage dans le TMB, soit le compost valorisable produit à partir d’une partie de la fraction fermentescible des OMr).
A noter que, malgré cette possibilité de valorisation, la majorité des OMr passant par ces installations de pré-traitement se retrouve en entrée soit des ISDND soit des incinérateurs (voir fiche spécifique aux installations de pré-traitement pour plus de détails).
A l’échelle départementale, les modes de traitement des OMr varient en fonction des installations présentes sur chaque territoire et de leurs zones de chalandises respectives : une installation ne traite pas forcément que des déchets produits sur son département d’implantation mais la zone de laquelle peuvent provenir ces déchets est déterminée par l’arrêté préfectoral d’autorisation de fonctionnement de ladite installation - cartes des zones de chalandises des ISDND et incinérateurs d’Occitanie
En ce qui concerne les déchets produits par les entreprises (hors celles collectées par le service public de gestion des déchets),
- 38%, soit 357 kt, passent par un centre de tri. Il peut s’agir de DAE recyclables collectés séparément, c’est-à-dire « pré-triés » par le producteur (par exemple, les cartons) comme de DAE collectés en mélange.
- 33%, soit 310 kt, sont directement dirigés vers de l’enfouissement en ISDND,
- 12%, soit 111 kt, vers de l’incinération.
- 17% des DAE tracés via cette enquête, soit 159 kt, ont fait l’objet d’une valorisation organique (en compostage ou méthanisation) : il peut s’agir de déchets verts, de déchets produits par les industries agro-alimentaires et de biodéchets des professionnels « gros producteurs » (c’est-à-dire ceux qui produisent plus de 2 t/an de biodéchets et ont l’obligation, depuis le 1er janvier 2012, de les trier séparément des autres déchets).
ANALYSE PAR TYPE D’INSTALLATIONS
Pour détailler les types de déchets entrants et sortants par type d’installations, des fiches de restitutions spécifiques ont été réalisées :
Fiche spécifique aux ISDND
Cette fiche, au-delà des déchets entrants sur les ISDND occitanes, présente des éléments concernant la valorisation du biogaz ainsi que, au verso de la fiche, des données d’évolution des quantités stockées, depuis 2010, permettant de les mettre en relation avec les objectifs règlementaires, fixés notamment par la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), du 17 août 2015, et repris par le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD), approuvé le 14 novembre 2019. Le verso contient, également, une carte référençant les dispositions des arrêtés préfectoraux en vigueur (en ce qui concerne les capacités règlementaires).
Fiche spécifique aux incinérateurs DND (et DASRI)
Fiche spécifique aux installations de pré-traitement
Cette fiche présente les données des 5 installations de pré-traitement, à savoir, l’unité de méthanisation avec tri-mécano-biologique sur OMr et les 4 unités de compostage avec tri-mécano-biologique sur OMr. Au verso de cette fiche, une carte avec les capacités règlementaires de ces installations est également disponible.
Fiche spécifique aux plateformes de compostage
Cette fiche présente les données des 69 plateformes de compostage (hors celles faisant du compostage sur OMr), avec, notamment, la typologie et l’origine des déchets compostés, la quantité de refus de compostage et de compost produit ainsi que leurs destinations.
Cette carte représente la typologie de déchets entrants sur les 69 plateformes de compostage, à savoir, 41 plateformes de compostage de déchets verts et 28 plateformes de compostage de déchets verts et boues de STEP. On constate, ainsi, qu’en moyenne, au niveau régional, sur les 634 kt de déchets entrants sur ces plateformes,
- 62%, soit 396 kt, sont des déchets verts,
- 14%, soit 210 kt, sont des boues de STEP,
- 2%, soit 12 kt, sont des déchets alimentaires,
- 8 kt de bois, broyés avant d’être composté,
- 8 kt « d’autres déchets organiques », à savoir du fumier, du lisier, des cendres et des matières impropres à la consommation.
A noter qu’en 2018, en Occitanie, seules 3 plateformes de compostage d’Occitanie avaient un agrément définitif pour accueillir les sous-produits animaux de catégorie 3, leur permettant de composter les déchets alimentaires « SPA 3 » (c’est-à-dire contenant ou ayant été en contact avec des œufs, des produits laitiers, de la viande, du poisson, etc).
En savoir plus sur les déchets organiques
Fiche spécifique aux centres de tri
2 fiches ont été réalisées, une pour les 26 centres de tri permettant le tri de la collecte sélective des ménages (hors verre) et l’autre pour les 40 centres de tri permettant le tri des encombrants ménagers et DAE, soit les centres de tri « hors collecte sélective ». Comme les précédentes fiches, elles présentent les quantités de déchets triés et leurs origines ainsi que les matériaux, déchets sortants et les refus de tri.
Centres de tri permettant le tri de la collecte sélective des ménages (hors verre)
Centres de tri « hors collecte sélective »
En plus de ces 2 fiches, une carte a été réalisée pour représenter la typologie des déchets sortants des centres de tri d’Occitanie, en 2018.
On constate ainsi que :
- 36%, soit 280 kt, sont des déchets de papiers cartons (qui ont fait soit l’objet soit d’un tri soit d’une « massification »),
- 27%, soit 207 kt, sont des refus de tri,
- 6%, soit 49 kt, de déchets métalliques (acier et aluminium issus de la collecte sélective des ménages ainsi que des déchets métalliques collectés en déchèteries),
- 6%, soit 46 kt, de plastiques (toutes résines confondues) et,
- 2%, soit 19 kt, de « déchets en mélange » (qui ont fait l’objet d’un surtri ou d’une préparation pour fabrication de CSR).
On compte, également,
- 14 kt de CSR (Combustibles Solides de Récupération), directement préparé par les centres de tri enquêtés,
- 7 kt de mobilier hors d’usage et
- 6 kt de DEEE.
Enfin, certains déchets ont fait l’objet d’un transit / d’une massification :
- 99 kt de gravats,
- 43 kt de bois,
- 8 kt de déchets verts et
- 188 t de verre.
ANALYSE SUR LES ECHANGES DE FLUX INTERREGIONAUX
Enfin, l’enquête « ITOM » permet également de tracer les flux interrégionaux. En effet, l’enquête réalisée en Occitanie permet de connaître les quantités et typologies de déchets collectés hors Occitanie et « importés » en Occitanie pour traitement et les enquêtes réalisées dans les autres régions françaises permettent de savoir où ont été traités les déchets collectés en Occitanie que l’on ne retrouve pas à l’entrée des installations régionales.
- 84 kt de Nouvelle-Aquitaine,
- 129 kt de PACA,
- 36 kt d’AURA,
- 1,4 kt de déchets de collectes sélectives produits en Corse ont exceptionnellement été triés sur un centre de tri du Gard.
- 60% vers les installations de PACA (163 kt),
- 20% vers AURA (55 kt) et
- 20% vers Nouvelle-Aquitaine (53 kt).
Ces déchets traités hors région sont majoritairement des déchets résiduels :
- 28% d’OMr,
- 15% de résidus de traitement,
- 12% de DAE résiduels.
- 17% de déblais et gravats (voir la fiche de synthèse régionale pour plus de détails).
La carte ci-dessous représente les flux interrégionaux de déchets résiduels entrant dans les ISDND (hors mâchefers) et les incinérateurs de DND en 2018.
Retrouvez les cartes analyses d'ITOM 2018 en pdf
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Pour aller plus loin
Le traitement des déchets ménagers et assimilés, en France - Exploitation de l'enquête ITOM 2018- ADEME
Pour aller plus loin
* Outils et méthodes utilisées dans la base de données nationale de l'ADEME SINOE