Résidus de bacs à graisse
Résidus de bacs à graisse
Nature
Le bac à graisse est l’équipement qui sert d’intermédiaire entre les canalisations internes d’une installation agroalimentaire ou de restauration et le réseau d’assainissement collectif. Il permet un traitement primaire des eaux de restauration en assurant la rétention des effluents solides.
Il est obligatoire pour certaines structures (restauration commerciale, boucherie, charcuterie et service traiteur) et doit répondre à certaines normes. Les résidus de bacs à graisse, sont les déchets graisseux des séparateurs à graisses. Ils se composent d’un mélange de triglycérides, d'eau, de protéines et de matières minérales.
Le pré-traitement des eaux usées évite les nuisances occasionnées par le déversement de ces résidus dans le dispositif d'assainissement des eaux urbaines, telles que les risques sanitaires du personnel d'exploitation et la dégradation des ouvrages d'assainissement et de traitement des eaux usées.
Réglementation
- Article R 541-50 du Code de l'environnement relatif au détenteur devant faire mention dans le contrat que les déchets collectés doivent être dirigés vers des installations de traitement ou de valorisation appropriées.
- Articles R 541-49 à R 541-79 du Code de l'environnement relatifs aux précautions d'usage à prendre, notamment en s'assurant les évacuations des déchets graisseux sans d'incidence sanitaire sur les denrées et la production alimentaires.
- Arrêté du 23 mars 2012 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations relevant du régime de l'enregistrement au titre de la rubrique n° 2221 (préparation ou conservation de produits alimentaires d'origine animale) de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement
NOR: DEVP1205541A - Les règlements sanitaires départementaux (article 29-2) interdisant les rejets de produits susceptibles de causer une gêne aux ouvrages d’assainissement collectif.
Quelques codes de la nomenclature
- 19 Déchets provenant des installations de gestion des déchets, des stations d'épuration des eaux usées hors site et de la préparation d'eau destinée à la consommation humaine et d'eau à usage industriel
- 19 08 Déchets provenant d'installations de traitement des eaux usées non spécifiés ailleurs
- 19 08 09 Mélanges de graisse et d'huile provenant de la séparation huile/eaux usées ne contenant que des huiles et graisses alimentaires
- 20 Déchets municipaux (déchets ménagers et déchets assimilés provenant des commerces, des industries et des administrations), y compris les fractions collectées séparément
- 20 01 Fractions collectées séparément (sauf section 15 01)
- 20 01 08 Déchets de cuisine et de cantine biodégradables
- 20 01 25 Huiles et matières grasses alimentaires
Conseils pratiques
Un bac à graisse doit répondre aux conditions de dimensionnement et d'exploitation de la norme européenne NF EN 1825-1 et de la norme NF EN 1825-2. Une gestion optimale d'un bac à graisse passe par une vidange mensuelle. Les résidus de bac à graisses sont des déchets qui doivent être collectés par des sociétés spécialisées. Il est conseillé de passer un contrat d'entretien avec une de celles-ci pour assurer le nettoyage régulier du bac.
Collecte
Les résidus de bacs à graisse sont collectés par des sociétés spécialisées dans la séparation des matières décantables et des graisses en suspension.
Exemples de traitement
Valorisation matière
Les résidus de bac à graisses peuvent être valorisés en lipochimie (séparation des triglycérides des huiles en glycérol et acides gras ou ester). Une fois les composés séparés, ils peuvent être utilisés pour la fabrication de carburants, de lubrifiants industriels, de peintures, de colles, de polymères, de tensioactifs, de détergents et en savonnerie.
Il existe également des procédés aérobies qui dégradent les résidus graisseux par hydrolyse des graisses et par oxydation des acides gras. La dégradation des graisses donne lieu à la production d’un concentré gras valorisable en combustible de substitution, de boues et d’une phase aqueuse qui peut être rejetée dans le réseau d'assainissement.
Valorisation matière et énergétique
La méthanisation est le processus naturel biologique par lequel la matière organique est dégradée en absence d'oxygène (anaérobie). Le traitement se fait à différentes températures, selon la composition physico-chimiques des biodéchets :
- Le traitement mésophile : de 30°C à 40°C
- Le traitement thermophile : de 45°C à 60°C, dont le pH est compris entre 6 et 8
La méthanisation permet une double valorisation des biodéchets, une valorisation matière et une valorisation énergétique.
Une partie de la matière organique est transformée en un produit humide, riche en matière organique, appelé digestat. Il est généralement déshydraté et mis en tunnels de maturation, pour achever la réaction anaérobie et commencer la phase de compostage. Le digestat devient alors sous-produit traité et stabilisé. Sa richesse en azote lui confère une valeur intéressante pour l'amendement. Le digestat peut être utilisé pour des cultures alimentaires ou non-alimentaires (espaces verts), selon la réglementation et la nature des produits entrants dans le processus de méthanisation. Les normes NF U 44-051 et NF U 44-095 encadrent la valorisation agronomique des digestats issus des déchets verts, des autres biodéchets alimentaires issus des ordures ménagères et des digestats de boues d'épuration.
Une autre partie est transformée en biogaz, mélange gazeux saturé en eau à la sortie du digesteur et composé essentiellement de méthane (CH4). Cette source d'énergie renouvelable est stockable et peut être valorisée de multiples façons :
- L'injection dans le réseau de gaz naturel après épuration
- La co-génération : l’utilisation de moteurs à gaz (MAG), ou de turbines à gaz (TAG), créée de l’électricité, des produits de combustion et de la chaleur. L’électricité est utilisée sur le site ou réinjectée dans le réseau. La chaleur est directement revalorisée sur les sites.
- La valorisation de la chaleur : une chaudière biogaz permet le chauffage de digesteurs et de locaux et l’alimentation en énergie thermique de sécheurs
- La production de bio-carburants après épuration
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